La radioactivité dans l’eau
L’eau contient des éléments radioactifs d’origine tellurique, mais également présents dans l’atmosphère. Elle est aussi le reflet des activités humaines mettant en jeu de la radioactivité.
La radioactivité naturelle dans l’eau
L’eau contient naturellement des éléments radioactifs dont une partie provient des terrains qu’elle traverse. Ces éléments vont donc se retrouver dans les nappes phréatiques et les rivières.
Les eaux minérales puisées dans des terrains granitiques peuvent contenir du potassium 40, du radon ou de l’uranium dissous et sont ainsi naturellement plus radioactives que les eaux de surface.
L’eau de mer est également naturellement radioactive : elle contient notamment du tritium et du polonium que l’on retrouve en particulier les poissons, coquillages ou crustacés.
La radioactivité artificielle dans l’eau
En fonctionnement normal, les centrales nucléaires rejettent des éléments radioactifs sous forme liquide qui peuvent se retrouver dans les rivières et la mer puis dans des organismes vivants aquatiques.
Les eaux contiennent également des éléments radioactifs provenant des retombées des essais nucléaires et de l’accident de Tchernobyl.
L’activité totale de l’eau de mer due aux éléments radioactifs qui s’y trouvent est d’environ 14 Bq/L. Elle est due à 90 % au potassium 40 présent naturellement dans l’eau. Ces éléments radioactifs peuvent se concentrer dans les produits de la mer.
La surveillance de la radioactivité dans l’eau
Les rejets liés aux installations nucléaires sont soumis comme les rejets gazeux à des valeurs seuils fixées par l’ASN. Leur impact sur l’environnement est également mesuré et surveillé par les exploitants et par l’IRSN.
Outre le système Hydrotéléray, qui mesure la radioactivité des fleuves, des hydrocollecteurs prélèvent à haute fréquence de l’eau en aval des sites nucléaires et dans les canaux de rejet des centrales nucléaires en façade maritime afin de déterminer plus finement les radionucléides présents.
Les équipements de l’IRSN sont aussi dotés de bacs de décantation des matières en suspension dans l’eau, qui permettent d’analyser les radionucléides présents dans ces particules transportées par le courant.
Des prélèvements manuels d’eau et de sédiments dans le lit des cours d’eau sont réalisés. Ces derniers, qui résultent du dépôt progressif des matières, sont donc représentatifs de la radioactivité accumulée au fil du temps.
La faune et la flore aquatique font également l’objet d’une surveillance. Poissons, mollusques, algues ou encore végétaux intègrent de la radioactivité, naturelle ou artificielle, tout au long de leur vie. Le prélèvement et la mesure d’échantillons permettent donc de disposer d’informations précieuses, non seulement vis-à-vis des différentes étapes de la chaîne alimentaire, mais plus généralement des éléments radioactifs présents.