La fusion nucléaire
La fusion est le phénomène à l’œuvre dans les étoiles, comme notre soleil.
La fusion, ça fonctionne comment ?
Dans le processus de fission, on casse des atomes lourds en plusieurs morceaux en les bombardant de neutrons.
Dans le processus de fusion, c’est l’inverse qui se produit : on comprime la matière avec une telle force que deux atomes légers s’assemblent en un seul atome plus lourd.
Les deux processus physiques libèrent de l’énergie mais la réaction de fusion a le double avantage théorique :
- de ne pas engendrer de sous-produits radioactifs de haute activité à vie longue ;
- d’utiliser un carburant qui peut être extrait de l’eau, une ressource très abondante. Néanmoins, le processus d’extraction du tritium étant très coûteux, des systèmes produisant du tritium sous le bombardement neutronique (comme les « couvertures tritigènes ») sont à l’étude.
Produire la réaction fusion
Les réactions de fusion nucléaire ont naturellement lieu au cœur des étoiles, comme dans le soleil, à des pressions et des températures extrêmes (de l’ordre de 200 milliards de fois la pression atmosphérique terrestre et de 150 millions de degrés Celsius). Dans ces conditions, la matière se présente sous forme d’un plasma : les noyaux et électrons les entourant ne sont plus liés.
Pour reproduire et contrôler ce processus de fusion sur Terre, il est donc nécessaire de pouvoir atteindre des pressions et températures élevées. Deux technologies sont possibles :
- le confinement magnétique : à l’intérieur d’un tokamak, le plasma, créé par un courant très puissant ainsi que des systèmes de chauffage additionnels, est « piégé » dans un champ magnétique créé par des bobines. Le combustible utilisé est un mélange d’isotopes de l’hydrogène ;
- le confinement inertiel : les conditions de température et de pression très élevées sont fournies par des lasers disposés autour du combustible, confiné dans un très petit volume. La pression exercée par les lasers et la chaleur produite permettent au combustible de devenir un plasma.
Le long chemin vers l’industrialisation
La production d’électricité à grande échelle via la fusion nucléaire présente encore des verrous technologiques importants :
- le bilan entre l’énergie libérée et l’énergie fournie doit être positif. En effet, contrairement à la fission qui est entretenue par la réaction en chaîne, il faut apporter dans la fusion énormément d’énergie pour rapprocher les atomes les uns des autres ;
- la fusion doit perdurer. Le plasma présente de nombreuses instabilités intrinsèques : jusqu’à présent, le bilan positif a été maintenu pendant seulement quelques minutes.
TOKAMAK DU PROJET ITER
Le champ magnétique généré par 10 000 tonnes d’aimants supraconducteurs sera nécessaire pour confiner et modeler le plasma à l’intérieur de la chambre à vide.
Le cryostat est une grande structure en acier inoxydable (29 m x 29 m) qui enveloppe la chambre à vide et les aimants supraconducteurs, délimitant un environnement sous vide extrêmement froid.
Les modules de couverture protègent la chambre à vide et les aimants supraconducteurs des neutrons de très haute énergie produits par la réaction de fusion.
Le divertor, qui se trouve sur le « plancher » de la chambre à vide, assure l’extraction des effluents gazeux et des impuretés de la machine, et doit être capable de supporter des charges thermiques de surface très élevées.
La chambre à vide est une enceinte étanche en acier inoxydable dans laquelle se produiront les réactions de fusion.